Après quatre jours de pourparlers tenus aux États-Unis par les ministres des Affaires étrangères d’Arménie et d’Azerbaïdjan, Ararat Mirzoyan et Jeihun Bayramov, avec la médiation du secrétaire d’État américain Anthony Blinken, les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont publié des messages notant que les positions sur un certain nombre de questions clés restent opposées.
Le 1er mai 2023, des négociations de paix ont débuté à Washington entre les ministres des Affaires étrangères de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Le Département d’État américain a demandé aux deux parties de “ réfléchir à la meilleure façon de protéger les droits et la sécurité des habitants du Haut-Karabakh,” affirmant que les États-Unis soutiennent un accord durable qui garantisse la paix dans la région.
“Les ministres ont partagé leurs points de vue sur la situation actuelle et ont exprimé leurs positions sur les questions existantes liées à la normalisation des relations. Les ministres et leurs équipes ont fait avancer la compréhension mutuelle sur quelques articles du projet de l’Accord bilatéral sur la paix, tout en reconnaissant que les positions sur certaines questions clés restent divergentes. […] Les parties ont convenu de poursuivre les discussions”, indique le communiqué du ministère arménien des Affaires étrangères.
Le département d’État américain a également publié un message sur les pourparlers. “L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont convenu en principe de certaines conditions et comprennent mieux leurs positions respectives sur les questions non résolues. J’ai suggéré que les ministres retournent dans leurs capitales pour partager avec leurs gouvernements la perspective qu’avec davantage de bonne volonté, de flexibilité et de compromis, un accord est à portée de main. Ils continueront à bénéficier du plein soutien et de l’engagement des États-Unis dans leurs efforts pour assurer une paix durable et viable”, a déclaré le secrétaire Blinken, selon un communiqué publié sur le site Internet du département d’État.
Lors de la retransmission en direct du briefing de Blinken, diffusé par le Département d’État, le secrétaire d’État a déclaré que “les parties ont fait des progrès tangibles, […] parvenir à un accord ne sera pas seulement historique, mais aussi profondément dans l’intérêt des peuples d’Arménie et d’Azerbaïdjan, […] un accord est à portée de main mais le dernier kilomètre du marathon est toujours le plus dur.”
Tandis que se déroulaient les pourparlers à Washington, le président azerbaïdjanais n’a pas manqué l’occasion de menacer l’Arménie et de rappeler sa position de pouvoir dans la région lors de sa participation à une conférence internationale à Chouchi intitulée “Façonner la géopolitique de la Grande Eurasie : du passé au présent et au futur”. “Nous espérons que l’Arménie sera constructive. Si ce n’est pas le cas, nous n’avons pas l’intention de prendre d’autres mesures que des mesures diplomatiques. Nous en avons assez. Par conséquent, il n’y aura ni paix, ni communication. Ils seront à nouveau isolés et devront trouver leur place dans la nouvelle configuration géopolitique (…) car toute la situation géopolitique, non seulement dans la région, mais aussi à l’échelle mondiale, a changé. Nous y avons notre place, qui est très stable et qui devient de plus en plus solide. Mais ce sera un grand défi pour eux. C’est pourquoi j’espère que les négociations de Washington produiront, si ce n’est des résultats, au moins quelques signes de progrès”, a déclaré Aliyev.
Interrogée au sujet de négociations en cours à Washington lors de son point de presse hebdomadaire, la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que “ ces négociations se sont déroulés sans la participation de la Russie, mais avec la participation d’autres pays : “ Il faut chercher les commentaires sur le processus de ce qui se passe auprès des participants directement impliqués dans ces pourparlers. Après les résultats, lorsque les déclarations correspondantes seront faites, il sera possible d’avoir une impression, et peut-être que cela nous donnera le droit de faire des commentaires. Mais ce sera à un stade ultérieur. (…) Comme vous le savez, nous restons attachés à la mise en œuvre de toutes les dispositions des déclarations tripartites des dirigeants de la Russie, de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie adoptées entre 2020 et 2022”.