L’Iran, un des acteurs majeurs de la région caucasienne, est un partenaire important pour l’Arménie. Des relations amicales et constructives sont également un facteur de stabilité et de développement dans toute la région. L’Iran a une position claire sur l’inviolabilité de l’intégrité territoriale et des frontières de la République d’Arménie. Elle l’a exprimée à maintes reprises concernant les ambitions turque et azerbaïdjanaise d’un corridor au Zanguezour. Les gouvernements iranien et arménien travaillent en bonne entente pour élargir les liens politiques de haut niveau et la coopération interétatique. L’Arménie se prive d’un rôle de passeur qu’elle pourrait endosser entre l’Iran et un certain nombre de pays occidentaux pour faciliter contacts et dialogue.
Le 6 février 2024, lors d’une rencontre avec des journalistes et des experts arméniens, l’ambassadeur de la République Islamique d’Iran en Arménie, Mehdi Sobhani, a souligné l’importance capitale d’un équilibre des forces pour garantir la paix et la stabilité dans le Caucase du Sud. L’ambassadeur Sobhani a mis en avant la volonté de l’Iran d’apporter son soutien au développement de l’Arménie, reflétant ainsi l’engagement de son pays en faveur de la prospérité arménienne. Face aux questions sur le transit d’armements indiens à travers l’Iran vers l’Arménie, il a réaffirmé le positionnement de l’Iran favorisant le renforcement et l’indépendance de l’Arménie.
Dans le cadre de cet échange, le diplomate iranien a réitéré l’engagement de son pays à respecter l’intégrité territoriale de l’Arménie, réaffirmant une opposition à toute modification des frontières internationalement reconnues. Cette position a été soulignée par la visite de Kamal Kharazi, conseiller du guide suprême iranien et directeur du conseil militaire pour les affaires étrangères, le 29 janvier 2024 en Arménie, qui l’a rappelée à cette occasion.
Des éléments de tension demeurent entre l’Iran et l’Azerbaïdjan, mais la coopération bilatérale est forte. L’attaque contre l’ambassade d’Azerbaïdjan en Iran le 27 janvier 2023, qui a fait un mort et deux blessés, a aggravé l’incertitude ambiante et a été rappelée à la date anniversaire. Bakou avait immédiatement qualifié l’attaque de terroriste, exigeant de l’Iran des enquêtes approfondies.
En outre, Jeyhun Bayramov, ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, a stipulé des conditions préalables à la réouverture de l’ambassade d’Azerbaïdjan en Iran, insistant sur la nécessité d’une investigation complète sur cette attaque terroriste. L’agence de presse nationale iranienne a rapporté que le jugement contre l’auteur de l’attaque a été prononcé le 27 janvier 2024. Il s’agirait, d’après certains médias azerbaïdjanais, d’une condamnation à mort après un procès à huis clos. Un nouvel incident vient d’éclater. Le 7 février, un média iranien influent a fait état de la capture d’un réseau d’espionnage opérant depuis la République d’Azerbaïdjan, mais sans donner de détails. Ce groupe aurait été engagé dans des activités d’espionnage sur le territoire iranien et aurait préparé des actions subversives. Pas de réaction officielle de Bakou.