Le premier Sommet mondial arménien s’est achevé, dimanche 31 octobre, à Erevan. Pendant quatre jours, les représentants de la diaspora arménienne et les partenaires locaux ont discuté des défis les plus urgents et des questions stratégiques pour la sécurité de l’Arménie. C’était une occasion pour l’Arménie et la diaspora d’identifier les priorités et d’élaborer une feuille de route commune de coopération future. La directrice d’Armenia Peace Initiative Taline Papazian était invitée en tant qu’intervenante dans le cadre du panel sur la sécurité.
Le 28 octobre 2022, la capitale arménienne a accueilli le Global Armenian Summit (le premier Sommet mondial arménien). L’objectif principal du Sommet était de renforcer à la fois la République d’Arménie et la Diaspora arménienne en définissant et en institutionnalisant des politiques et des programmes mutuellement bénéfiques. Organisée par le Bureau du Haut Commissaire aux Affaires de la Diaspora de la République d’Arménie, cette rencontre a servi de nouveau format et de plateforme dynamique pour discuter des défis les plus urgents et des questions stratégiques pour la sécurité de l’Arménie.
L’ordre du jour du sommet comprenait des sujets tels que la sécurité nationale, le développement de secteurs stratégiques dans le pays, le rapatriement, les investissements, la préservation de la culture arménienne, l’auto-organisation de la diaspora.
Plus de 600 participants de plus de 50 pays, dont la France, les États-Unis, la Russie, la Suisse, l’Iran, le Royaume-Uni, l’Ukraine, la Belgique, le Canada, le Brésil, l’Argentine et bien d’autres, ont assisté au sommet. D’ailleurs, environ 60 personnes de France avaient fait le déplacement afin d’assister au sommet, en dépit de l’absence des organisations traditionnelles. Les participants ont représenté divers domaines publics dans leurs communautés, tels que les sciences, les affaires, les organisations communautaires, la santé, l’éducation, la technologie, les arts, etc. En outre, plus de 100 intervenants de 15 pays, dont des Arméniens de la diaspora bien connus, des experts, des personnalités publiques, des scientifiques, des représentants des communautés arméniennes et des fonctionnaires du gouvernement de la République d’Arménie, ont participé aux débats.
Taline Papazian, politologue, directrice d’Armenia Peace Initiative, était invitée en tant qu’intervenante dans le cadre du panel sur la sécurité. Lors de cette session, modérée par Nerses Kopalyan, professeur de sciences politiques à l’Université du Nevada, elle a parlé des projets actuels et potentiels qui permettraient à la diaspora de participer plus efficacement à renforcer la sécurité de l’Arménie.
Stephan H. Astourian, historien et ancien directeur du programme d’études arméniennes William Saroyan de l’université de Berkeley, Hrachyan Arzoumanian, politologue, docteur en sciences techniques, spécialiste des questions militaires et de sécurité nationale, Naira Hovakimyan, professeure de sciences mécaniques à l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign, l’avocat international Karnig Kerkonian, et Anna Ohanyan, professeure de sciences politiques et de relations internationales au Stonehill College, chercheuse principale au Carnegie Endowment for International Peace, se sont également exprimés au sujet de la sécurité.
Un dialogue Arménie-Diaspora pas comme les autres
Le Global Armenian Summit n’est pas un événement sans précédent. Depuis les années 1990, diverses conférences sont régulièrement organisées pour assurer le dialogue entre l’Arménie et la diaspora. Le Global Armenian Summit n’est qu’une nouvelle version de plateformes similaires. Cependant, elle dénote une certaine particularité. Cette fois-ci le dialogue a été organisé autour de quelques thèmes clés pour l’avenir de la diaspora et de l’Arménie. Le thème de la sécurité était l’un des thèmes centraux.
L’autre particularité par laquelle le Global Armenian Summit se distingue des rencontres précédentes Arménie-Diaspora, sont les conditions dans lesquelles il s’est déroulé. Les relations entre l’Arménie et les communautés arméniennes ont rarement été aussi tendues et compliquées. Loin des idéaux de 1991, ce qui a émergé en Arménie et dans ses communautés, c’est un état d’égarement avec des problèmes bien connus. C’est aussi pour cette raison qu’il est important pour Armenia Peace Initiative d’apporter sa contribution quand elle est sollicitée dans des plateformes/initiatives très diverses ( qui pour certaines sont en confrontation).
Une rencontre attendue et pertinente
Selon le Premier ministre Pachinian, c’était une rencontre « attendue et pertinente, étant donné que les relations Arménie-Diaspora subissent de profonds changements de fond, socio-psychologiques et organisationnels». « […] Nous avons commis et nous commettons beaucoup d’erreurs non seulement en Arménie, mais aussi dans les relations Arménie-Diaspora », a-t-il souligné lors de la cérémonie d’ouverture du Sommet.
Il a fait remarquer que la plus grande erreur, était que « la conversation Arménie-Diaspora commençait, se poursuivait et se terminait généralement par des vérités connues de tous, ou bien, des vérités universellement avérées. Pachinian a également souligné que ce sommet était un point de départ pour essayer de trouver de nouvelles opportunités, de faire de la République d’Arménie une plate-forme pour la formation et le développement de nouvelles idées, de nouveaux rêves, de nouvelles approches. « […] N’importe quel Arménien, n’importe où dans le monde globalisé, peut avoir n’importe quoi : bien-être, travail, argent, famille, et il n’y a qu’une seule exception, et cette chose est la République de l’Arménie», a conclu Nikol Pachinian.