Le 15 janvier 2024, pendant la visite, à Téhéran, du ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, un document concernant la coopération pour le développement du port iranien de Chabahar, a été signé. Le projet, discuté à plusieurs reprises, ayant rencontré des difficultés en raison des sanctions américaines imposées à l’Iran, occupe un rôle central dans la configuration du corridor de transport Nord-Sud, où les marchandises seront acheminées du port de Mumbai, en Inde, vers le port de Chabahar en Iran, puis vers la Russie et les pays européens. En Arménie, une des parties engagées du projet, on espère que l’ouverture de cette route augmentera considérablement le commerce et le trafic de marchandises.
Le 15 janvier 2024, pendant sa visite à Téhéran, le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, a été accueilli par le président iranien Hossein Amir-Abdollahian, ainsi que par le Ministre des Routes et du Développement urbain, Mihrdat Bezerbash, et d’autres hauts fonctionnaires. Le principal point abordé concernait les perspectives de développement du port iranien de Chabahar, revêtant une importance économique et politique significative, pour lequel l’Iran et l’Inde ont abouti à un accord final à l’issue de la réunion du 15 janvier. Le projet, discuté à plusieurs reprises, a rencontré des difficultés en raison des sanctions américaines imposées à l’Iran.
Situé à proximité immédiate du golfe d’Oman, ce port revêt une importance cruciale pour le corridor international Nord-Sud (INSTC), dont l’objectif est de connecter l’Inde à la Russie et à l’Europe en traversant le territoire iranien. Chabahar, le plus grand port d’Iran après Bandar Abbas, est le seul port iranien ouvert à la fois sur la mer et l’océan. La position géographique avantageuse du port, en étroite proximité avec des pays tels que l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde, combinée à son rôle clé en tant que centre de transit dans le corridor de transport international Nord-Sud, lui confèrent le statut de l’un des principaux hubs commerciaux de la région. New Delhi reconnaît également ces atouts. L’Inde considère le port iranien comme une alternative au port de Gwadar, développé en collaboration par ses rivaux stratégiques, le Pakistan et la Chine. Par ailleurs, l’Inde manifeste un vif intérêt pour le port de Chabahar en vue d’établir une voie commerciale vers l’Asie centrale. L’essor du port de Chabahar sera le premier jalon du corridor Nord-Sud pour lequel Téhéran et Delhi ont finalisé leur coopération, illustrant ainsi l’implication de Téhéran au sein du groupe des Brics. La création d’un groupe de travail impliquant les parties concernées est prévue. Ce groupe se penchera sur l’optimisation de la capacité de transit et de chargement du port de Chabahar, ainsi que sur les aspects liés à l’équipement technique.
L’Arménie pourrait jouer un rôle significatif dans le corridor transnational Nord-Sud, ce que l’Iran appelle de ses vœux. L’Arménie, entretenant depuis longtemps des relations amicales avec l’Iran, a renforcé ses liens avec l’Inde ces dernières années, notamment par le biais d’une série de contrats conclus avec des fabricants d’armes indiens. New Delhi s’est effectivement positionnée aux côtés de l’Arménie dans ses différends frontaliers avec l’Azerbaïdjan. De son côté, Téhéran a régulièrement manifesté son opposition aux velléités de le priver de sa frontière avec l’Arménie. De plus, le gouvernement arménien a contracté deux entreprises iraniennes pour la modernisation d’un tronçon de 32 kilomètres de la principale autoroute du Syunik menant à la frontière iranienne. Le ministre iranien des Routes et du Développement urbain, Mehrzad Bazrpash, a assisté à la signature de ce contrat de 215 millions de dollars à Erevan, soulignant ainsi son importance pour la République islamique.
L’Azerbaïdjan joue également un rôle significatif dans ce contexte. La mise en service du chemin de fer Kazvin-Rasht-Astara (un tronçon de 164 km), longtemps négligé, est remise en avant. Il sera un élément important du corridor international mentionné précédemment. Ce projet bénéficie principalement de financements russes.