A Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh, il est demandé aux civils de se réfugier dans les abris souterrains. L’Azerbaïdjan bombarde la région du Haut-Karabakh « sur la ligne de front et en profondeur » pour « mettre hors d’état de nuire » l’armée d’autodéfense du Haut-Karabakh. Une explosion de mines ayant causé la mort de 6 personnes a fourni le prétexte tant attendu pour une nouvelle agression militaire, qualifiée « d’opération anti-terroriste ». Ces mines se trouvaient dans la partie du Haut-Karabakh passée sous contrôle azerbaïdjanais en 2020, où aucun arménien n’a pu se rendre depuis lors.
Réactions de la Russie (M. Zakharova ) en trois points successifs :
1. « Nous sommes en contact avec l’Azerbaïdjan. Nous ferons une déclaration sur la base des résultats de ces contacts. »
Autrement dit : premièrement, la Russie avisera quelle réaction adopter en fonction de discussions avec l’Azerbaïdjan. Pour une « force de maintien de la paix », c’est étrange de doser ses réactions sur la base de ce que la partie agressante lui dira. Deuxièmement, l’Arménie ne fait pas du tableau.
2.« Nous appelons les parties en conflit à arrêter les opérations militaires. »
La Russie est bien embêtée pour nommer les parties (un classique, désormais). D’un côté, elle ne nomme pas l’Azerbaïdjan, pour ne pas avoir l’air d’accuser son partenaire. De l’autre côté, elle ne nomme pas le Haut-Karabakh, puisque s’il y a un point sur lequel la Russie et l’Ouest s’accordent c’est qu’il n’y pas de Haut-Karabakh. Elle ne peut pas non plus nommer l’Arménie, puisque l’Arménie ne participe pas à cette opération. On en arrive donc à une déclarations absurde dans laquelle on demande à « personne » de faire quelque chose. Implicitement, on espère aussi créer une confusion dans la tête des gens. Après tout, « personne », ce pourrait aussi bien être Erevan.
3. Et d’ailleurs, la suite arrive : Les Etats-Unis « ont promis que la nouvelle victime des jeux géopolitiques sera l’Arménie. Leur problème est de l’arracher à la Russie et de la tourner vers l’Ouest. » Nous y sommes. Car si l’Arménie n’y est pour rien, en revanche elle est bien visée par Moscou. Une guerre au Haut-Karabakh, en guise d’entrée, rien de tel pour parvenir à déstabiliser l’Arménie. Le plat de résistance pourra suivre si nécessaire.