“L’Arménie cherche à rompre son isolement diplomatique et sécuritaire”

Sur le plateau de 1inTV, Taline Papazian, politologue et directrice d’Armenia Peace Initiative, livre son analyse approfondie sur la visite de Souren Papikyan en France et la coopération France-Arménie, sur la relation Turquie-Azerbaïdjan et sa signification pour l’Arménie, ainsi que sur les narratifs azerbaïdjanais dans sa guerre multidimensionnelle avec l’Arménie:

La coopération France-Arménie concerne plusieurs domaines, et l’éducation y figure en bonne place. Elle se fera progressivement et mettra plusieurs années avant de porter des fruits qui soient visibles du grand public. Elle s’inscrit dans une recherche active de partenaires de la part de l’Arménie qui a pris acte depuis un peu moins d’un an du fait que la Russie ne remplissait pas ses obligations en termes de défense de l’Arménie.

L’Arménie cherche à rompre son isolement diplomatique et sécuritaire. Bakou voit d’un très mauvais œil ce partenariat, alors même que la France et l’Azerbaïdjan ont des relations commerciales bien établies dans le domaine militaire et sécuritaire.

Point de vigilance: la guerre de l’information a déjà démarré pour torpiller ce partenariat naissant. L’Arménie doit faire un travail diplomatique et informationnel suivi pour neutraliser la désinformation dans ce domaine et établir une relation de travail basée sur la confiance et le professionnalisme avec ses partenaires français.

La visite d’Erdogan en Azerbaïdjan, où le troisième anniversaire de la “Déclaration de Choucha” a été célébré par les présidents turc et azerbaïdjanais.

Retour sur le partenariat stratégique cimenté entre la Turquie et l’Azerbaïdjan par la “Déclaration de Choucha”, adoptée en juin 2021.

Eclairages sur le sens de cette Déclaration et de cette journée du 15.06, fête du “Salut National” depuis 1997 en Azerbaïdjan, dans la mythologie du régime Aliev.

Point sur la rhétorique déployée par Bakou concernant le Haut-Karabakh et l’Arménie et les différences de registre entre discours intérieurs, ouvertement virulents et agressifs, et discours pour l’Occident, plus mesuré et soucieux de ne pas passer certaines limites.

Dans sa communication avec l’Occident, le gouvernement azerbaïdjanais a recours à la “dénégation plausible”, tactique qui fonctionne en l’absence d’observation et de rapport public d’une partie tierce sur le terrain, que les Européens ne mettent pas en place, se contentant systématiquement de “déplorer” et d’appeler “les deux parties à la retenue”. Ce faisant, ils creusent le déséquilibre dans la région et compromettent gravement la moindre chance de paix pour l’avenir.