Les deux pays sont désireux de résoudre leurs différends, ce qui favoriserait les intérêts américains.
Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui a alimenté deux guerres et provoqué le déplacement de plus de 100 000 Arméniens du Haut-Karabakh en 2023, semble enfin sur le point de se résoudre. Après des décennies d’hostilités, un accord de paix historique est à portée de main, mais il nécessite une impulsion finale. Selon Garo Paylan cette opportunité stratégique pourrait être saisie par le président élu Donald Trump. Cette synthèse est basée sur un article publié dans le Wall Street Journal par Garo Paylan, chercheur invité à la Fondation Carnegie pour la paix internationale et ancien député au Parlement turc.
L’administration Biden a déjà jeté les bases de ce processus en soutenant l’Arménie dans son éloignement de l’influence russe et en encourageant les négociations bilatérales avec l’Azerbaïdjan. Des efforts ont également été faits pour pousser Bakou, militairement supérieur, à considérer les ouvertures de paix d’Erevan. Cependant, Biden ne s’est impliqué personnellement qu’en fin de mandat, limitant l’impact de ses actions. Garo Paylan estime que Trump pourrait intervenir pour finaliser cet accord crucial en invitant les dirigeants arménien et azerbaïdjanais, Nikol Pashinyan et Ilham Aliyev, à la Maison Blanche. Un tel geste marquerait un tournant dans les relations entre ces deux pays et renforcerait l’influence américaine dans une région stratégique longtemps dominée par la Russie.
Les bénéfices pour les États-Unis seraient également économiques. Un traité de paix offrirait une opportunité de repousser l’influence néo-impérialiste de Moscou tout en ouvrant le “corridor médian”, une route commerciale vitale reliant l’Europe aux ressources énergétiques et minières de l’Asie centrale. Ce développement renforcerait les liens économiques entre les marchés européens et cette région stratégique, tout en favorisant la coopération énergétique.
En outre, cette intervention pourrait améliorer les relations entre les États-Unis et la Turquie. Recep Tayyip Erdogan, le président turc, a exprimé son soutien à un accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, promettant d’ouvrir la frontière turco-arménienne et de rétablir les relations diplomatiques une fois l’accord signé. Cela permettrait à Trump de solidifier un partenariat complexe avec Ankara, qui a été marqué par des tensions au cours de son premier mandat.
Pour l’Arménie, la paix avec ses voisins est une nécessité existentielle, bien que difficile à envisager. Portant les cicatrices du génocide de 1915 et des récentes guerres, la société arménienne comprend que la normalisation des relations avec l’Azerbaïdjan et la Turquie est cruciale pour son avenir. Selon Garo Paylan, les Arméniens, malgré les blessures du passé, montrent une volonté de tourner la page pour assurer leur survie et leur développement.
Enfin, cette initiative pourrait également renforcer la position politique de Trump sur le plan intérieur. Le soutien à une nation chrétienne entourée de régimes autocratiques pourrait séduire les chrétiens américains, tandis que l’influente diaspora arménienne aux États-Unis appuierait fortement un tel effort. Trump pourrait donc tirer parti de cet engagement pour consolider son image de leader mondial capable de résoudre des conflits complexes.
Pour Garo Paylan, cette occasion représente une opportunité unique pour le président élu. En agissant rapidement, Trump pourrait non seulement mettre fin à des décennies d’hostilités dans le Caucase, mais aussi renforcer les intérêts américains sur la scène internationale. Un geste décisif dans sa première semaine de mandat pourrait marquer l’Histoire.
L’article complet ici : Accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan _ une occasion en or pour Trump