Depuis décembre 2023, Armenia Peace Initiative (API) et l’Académie d’Etat de gestion des crises (AEGC) collaborent pour améliorer la préparation des communautés frontalières de la région du Tavush face aux urgences. Le 19 septembre, une session ouverte a été organisée en commun pour présenter ce partenariat et les résultats des formations dispensées, mettant en avant l’importance de ces initiatives pour la sécurité des civils, ainsi que les rudiments de la formation aux premiers secours du protocole MARCH. Ce programme s’inscrit dans une démarche plus large de renforcement des capacités locales en matière de gestion des crises et de réduction des conséquences de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme.
Le 19 septembre 2024, Patrick Aprile, responsable du programme de sécurité civile d’Armenia Peace Initiative (API), a animé une classe ouverte pour l’Académie d’État de gestion des crises du ministère de l’Intérieur de la République d’Arménie, à destination des enseignants et des étudiants sauveteurs de l’Académie. Dans l’esprit du partenariat qui lie API et l’Académie, une session commune de cours intitulée « Éléments de premiers secours » a explicité le protocole M.A.R.C.H. d’intervention en secourisme de guerre dans des situations impliquant de nombreux blessés. Le protocole M.A.R.C.H. évalue l’état de santé d’une personne victime d’un traumatisme en se basant sur quatre critères : présence d’une hémorragie, voies respiratoires, circulation sanguine et les variations de la température corporelle.
« Les statistiques montrent que les blessés décèdent généralement dans l’heure qui suit leur blessure s’ils ne reçoivent pas les soins adéquats. Ce protocole est très simple et accessible à tous. Il n’est nécessaire ni d’être un expert ni d’être militaire pour appliquer ces connaissances », a déclaré Patrick Aprile. Patrick Aprile a également abordé les premiers soins en cas de brûlures au phosphore blanc, utilisé lors de la guerre de 2020 et présent dans les mémoires des villageois qui se forment au MARCH.
Le protocole se décompose en trois étapes :
- Assurer sa propre sécurité,
- Pendant le « temps platine » : effectuer une évaluation rapide de l’état de santé de la victime et la mettre en sécurité en moins de 10 minutes,
- Pendant le « temps or » : entreprendre des actions dans l’heure suivante afin de sauver la vie de la victime.
API dispense des formations aux premiers secours dans les régions frontalières avec l’Azerbaïdjan depuis avril 2024. Une formation dure deux jours et se concentre principalement sur les deux premières étapes du protocole. Les participants, âgés de plus de 16 ans, incluent principalement des étudiants, des enseignants, des femmes au foyer, des réfugiés, des professionnels de santé et des secouristes, dans des groupes de maximum 20 personnes. Les civils volontaires doivent être disponibles, physiquement capables de fournir les premiers secours, et prêts à se porter volontaires. Patrick Aprile s’est réjoui de partager avec l’auditoire le fait que ⅔ des civils formés par API sont des femmes. En plus de donner un savoir-faire, ces formations sont également une préparation psychologique pour les habitants à faire face aux urgences.
La colonel Armine Hayrapetyan, rectrice par intérim de l’Académie nationale de gestion des crises, a souligné que chacun devrait avoir ce type de connaissances en premiers secours, en particulier les futurs sauveteurs, qui portent de lourdes responsabilités dans le secteur de la protection civile. La coopération avec l’API dans le domaine de la réduction des risques de catastrophes et de la protection civile constitue une excellente opportunité d’échanger des expériences et d’acquérir de nouveaux savoir-faire.