Sur le plateau de 1inTV, Taline Papazian, politologue et directrice d’API Armenia Peace Initiative, est interrogée par le journaliste David Grigoryan sur les relations franco-arméniennes dans le contexte des derniers événements qui ont frappé l’Arménie et l’Artsakh, ainsi que sur la décision de la France d’ouvrir un consulat dans la province de Syunik.
L’ouverture d’un consulat au Syunik a une valeur symbolique. Il faudra plusieurs années aux relations entre l’Arménie et la France pour, peut-être, devenir un vrai partenariat. La France aborde la question de l’Artsakh uniquement sous un angle humanitaire, même aujourd’hui.
L’Occident collectif s’est fixé pour objectif de mettre la Russie dans une position perdante. L’Arménie se retrouve sujette à des confrontations d’intérêts qui nécessitent qu’elle soit parfaitement claire sur les siens propres, en particulier vue la situation d’insécurité extérieure qu’est la sienne. Il lui faut peser les couts et les bénéfices des décisions prises, y compris en invitant des consulats dans la région du Syunik. Ces derniers ne tiennent dans tous les cas pas lieu de pièces dans le puzzle sécuritaire.
Concernant les relations avec la Russie, il est inquiétant que la crise entre la Russie et l’Arménie s’extériorise autant sur un plan informationnel. Etant donné le degré de dépendance de l’Arménie par rapport à la Russie et l’état de tension extrême que connaît le pays en raison du nettoyage ethnique de l’Artsakh, il serait plus opportun de parler peu et de travailler beaucoup pour neutraliser au maximum les risques venus de Moscou qui pèsent sur l’Arménie.