Élections du maire d’Erevan : ne pas se tromper d’enjeu

La campagne pour les élections municipales d’Erevan, prévues pour le 17 septembre, est officiellement lancée. Au cours des prochaines semaines, 14 forces politiques tenteront de convaincre la population d’Erevan de voter en leur faveur.

Parmi elles se trouve Hayk Marutyan, qui avait été destitué par le pouvoir en place en décembre 2021. Il occupe actuellement la première position sur la liste du parti “Progrès national”, peu connu du grand public. Neuf mois après son limogeage, Marutyan a fait un spectacle résumant son mandat en tant que maire. Il a habilement exploité son talent pour orchestrer son retour sur la scène politique. Dans son spectacle, il a abordé avec une pointe d’humour aigu son travail en tant que maire, les obstacles auxquels il a dû faire face et les combats restés inachevés, notamment dans la lutte contre la corruption, les problématiques de transports et de construction immobilière. Après la dernière représentation, il a annoncé sa participation aux élections depuis la scène du théâtre. Suite à son éviction en décembre 2021, il a légitimement mis en avant le thème des problèmes inachevés, s’engageant à poursuivre ces efforts. Ce qui est remarquable, c’est qu’il n’a pas transformé, du moins dans son one-man show, cette élection en un enjeu national. Son discours est resté centré sur le municipal, mettant en avant la qualité de vie des habitants de la capitale. Son discours est resté centré sur le municipal, mettant en avant la qualité de vie des habitants de la capitale. Les sujets d’ordre nationaux sont restés en coulisses. Marutyan a simplement conclu son spectacle en exprimant sa gratitude envers les soldats qui veillent sur les frontières et ceux qui ont donné leur vie. Son spectacle a atteint 700 000 vues en seulement 6 jours, ce qui représente un chiffre considérable à l’échelle de la population arménienne.

Parmi les candidats, on retrouve également Tigran Avinyan, en première position sur la liste du parti au pouvoir, Contrat civil. Un certain nombre d’observateurs indépendants ont mis en garde un usage de la ressource administrative par le pouvoir sortant.

Andranik Tevanyan, député de la faction d’opposition “Hayastan”, a renoncé à son mandat pour porter sa candidature à la course aux municipales. Il se présente à la tête d’une Alliance, “Mère Arménie”, dont le nom ne cache pas la confusion des genres entre une élection municipale et une élection nationale.

L’une des candidates est Mane Tandilyan, présidente du parti “Aprelu Erkir” ( Pays pour vivre”). Cette formation politique reçoit le soutien de Ruben Vardanyan, ancien ministre d’État de l’Artsakh et homme d’affaires, qui a établi un lien entre les élections du Conseil des Anciens et la question du Haut-Karabakh. Il affirme que ce processus pourrait constituer la première étape pour “faire partir les autorités qui ont abandonné l’Artsakh”.

La responsabilité de la tenue d’une élection propre et transparente incombe à tous les candidats, et au premier chef au pouvoir sortant. Dans la situation actuelle de l’Arménie, chaque élection qui se conforme aux règles d’équité et de transparence est une victoire pour les citoyens arméniens