Le rapporteur de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a annoncé qu’il “cherchait à visiter” le corridor de Latchine, suite à l’installation d’un poste de contrôle azerbaïdjanais au pont de Hakari, situé à l’entrée de ce dernier. Paul Gavan, qui a été nommé “rapporteur sur la prise en compte des conséquences humanitaires du blocus du corridor de Lachine” mi-mars, a fait ces commentaires lundi 24 avril 2023, le lendemain de l’installation d’un poste-frontière par l’Azerbaïdjan.
“Cette action unilatérale de l’Azerbaïdjan intervient dans un contexte de tensions croissantes concernant l’obstruction du corridor de Lachine, la seule voie de communication ouverte entre la région du Haut-Karabakh et l’Arménie, depuis le 12 décembre 2022. L’accès libre et sûr de ce corridor a été établi et approuvé dans la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020”, indique la déclaration de Gavan. “L’Azerbaïdjan allègue une utilisation systématique et à grande échelle de la route de Lachine à des fins illicites (…). Il n’est pas possible de vérifier ces assertions sans accéder à cette aire. D’autre part, la souffrance des habitants du Haut-Karabakh, et la grave crise humanitaire qui en découle, ont déjà été largement documentées.” Gavan prévoit de visiter l’Arménie et l’Azerbaïdjan fin mai.
Des Etats-Unis à la Russie en passant par l’Europe, on constate une unanimité troublante en la matière, avec des déclarations timorées. Tous “déplorent” une décision “unilatérale” de l’Azerbaïdjan allant contre “la confiance dans le processus de paix”.
Le Haut Représentant de l’UE Josep Borrell a qualifié les actions de l’Azerbaïdjan de “contraires à l’appel de l’UE à réduire les tensions”. Le ministère français des Affaires étrangères a également publié une déclaration lundi dernier, appelant l’Azerbaïdjan à “respecter ses obligations internationales, en particulier à mettre en œuvre les mesures provisoires indiquées par la Cour internationale de justice dans son ordonnance du 22 février, qui sont contraignantes”. La Ministre Colonna en visite à Bakou et à Erevan a rappelé cette ordonnance internationale.
Les déclarations de Moscou sont encore plus neutres. La “profonde inquiétude” ne va pas jusqu’à condamner l’installation du poste-frontière dans la zone de responsabilité russe. Le ministère des Affaires étrangères s’adresse “aux deux parties” pour reprendre activement les négociations sur les différents accords trilatéraux, concernant “le déblocage des voies de transport régionales” et “la délimitation des frontières”. Il aura fallu attendre plus de 24h pour que le ministère de la Défense russe déclare que l’installation était “unilatérale” et non coordonnée avec la Russie.
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