L’Arménie face aux cybermenaces : renforcer la résilience par la formation

Le forum Silicon Mountains Lori Forum & Expo 2025, organisé le 15 mai à Vanadzor, a servi de plateforme d’échange sur les défis actuels et les réponses possibles face à la multiplication des menaces cyber. L’événement s’est tenu alors que l’Arménie intensifie ses efforts pour renforcer sa résilience numérique et structurer sa réponse à l’échelle nationale. L’une des sessions majeures a porté sur la cybersécurité et la protection des données. Parmi les membres du panel sur la Cybersécurité & la Protection des données figuraient John Gallagher, l’Ambassadeur du Royaume-Uni en Arménie, Ivan Straniero, le directeur régional de NETSCOUT, Komitas Stepanyan, le directeur du département IT et Cybersécurité de la Banque Centrale d’Arménie, Ralph Yirikian, directeur général de l’Ucom, et Kieran Cassidy, le directeur du département Menace et Évaluation des Risques chez BAE Systems UK. Parmi les sujets abordés : la résilience des infrastructures critiques, l’évolution des menaces cyber, et la formation des professionnels du secteur. Dans cette dynamique, les formations en cybersécurité organisées par Armenia Peace Initiative (API) constituent un levier concret pour développer les compétences locales.

Lors d’un panel consacré à la cybersécurité et à la protection des données, des experts arméniens et internationaux ont échangé sur les défis actuels en matière de sécurité numérique. Les représentants de la Banque Centrale d’Arménie, de NETSCOUT, de BAE Systems UK, de Ucom et de l’ambassade britannique partagent le constat qu’en dépit de certains progrès, l’Arménie demeure vulnérable, notamment en raison de la situation régionale.

Le pays a amélioré son score à l’Indice mondial de cybersécurité1L’Indice mondial de cybersécurité (Global Cybersecurity Index), évalue l’engagement d’un pays dans le domaine. Cet indice mesure les efforts nationaux selon cinq piliers : juridique, technique, organisationnel, développement des capacités et coopération internationale., atteignant 53,81 sur 100. Ce classement, bien qu’en hausse, positionne encore l’Arménie dans la catégorie des pays « en évolution ». Les infrastructures critiques — telles que les réseaux énergétiques ou les institutions publiques — sont aujourd’hui les cibles principales des cyberattaques. Au second plan, se trouve le secteur bancaire.

Les intervenants ont souligné la nécessité d’un changement de culture : il faut désormais partir du principe que les attaques sont inévitables. La réponse passe par le renforcement des systèmes, la prévention, la coopération internationale, et surtout, la formation.

C’est précisément dans cette optique qu’ Armenia Peace Initiative (API) a bâti son programme de formations en cybersécurité*. En partenariat avec l’Université française en Arménie (UFAR) et l’Enterprise Incubator Foundation (EIF), API propose des sessions théoriques et surtout pratiques destinées aux professionnels des secteurs sensibles (banques, télécommunications, services publics, ministères) ainsi qu’à des étudiants en informatique.

Les formations sont organisées deux fois par an, au printemps et à l’automne de l’année universitaire. Elles reposent sur un programme structuré de 90 heures, incluant des modules sur les réseaux, la sécurité des systèmes, la virtualisation, l’analyse forensique, ou encore les tests de pénétration. Les cours sont assurés par deux experts français, et mettent l’accent sur la pratique, à travers des environnements simulés et des études de cas réalistes.

En complément, API a mis en place un module d’introduction à la cybersécurité destiné à des publics vulnérables — notamment des femmes, des personnes déplacées ou d’anciens combattants — formés au numérique par l’association française Relq. L’objectif est d’élargir l’accès à ces compétences essentielles et de favoriser l’insertion professionnelle.

L’approche d’API vise à renforcer durablement le vivier de compétences locales en cybersécurité. Elle répond à un besoin concret identifié par les acteurs du forum : construire des capacités nationales face à des menaces transnationales. À moyen terme, ces formations participent à la constitution d’un écosystème arménien plus résilient, capable de protéger ses infrastructures numériques et de répondre efficacement aux crises.

 

*Action financée par

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    L’Indice mondial de cybersécurité (Global Cybersecurity Index), évalue l’engagement d’un pays dans le domaine. Cet indice mesure les efforts nationaux selon cinq piliers : juridique, technique, organisationnel, développement des capacités et coopération internationale.